Tsunami ou vagues-submersion : deux phénomènes bien différents

11/08/2025

Beaucoup de personnes confondent les tsunamis avec les vagues et les submersions causées par la houle. Pourtant, leurs origines, leurs mécanismes et leurs suivis sont très différents. Bien comprendre cette distinction est essentiel pour réagir correctement en cas d’alerte.

Deux phénomènes aux origines distinctes

Le tsunami :

Le tsunami (tsunami, mot d’origine japonaise signifiant littéralement vague de port) est une onde provoquée par un mouvement rapide d’un grand volume d’eau (océan ou mer). Ce mouvement est en général dû à un séisme, une éruption volcanique sous-marine de type explosif ou bien un glissement de terrain sous-marin de grande ampleur. Ainsi, contrairement aux vagues, un tsunami n’est pas créé par le vent. 75 % des tsunamis se produisent dans l’océan Pacifique, la plupart des autres dans l’océan Indien, en raison de la plus forte activité tectonique et sismique.

Ces ondes se déplacent à une très grande vitesse à la surface des océans (équivalente à celle d’un avion de ligne) et peuvent parcourir des milliers de kilomètres. En atteignant les côtes, elles ralentissent et grandissent énormément, pouvant atteindre plusieurs mètres de hauteur en fonction de la configuration des îles.

Leur force est dévastatrice, elles peuvent submerger le littoral et pénétrer profondément dans les terres en emportant tout sur leur passage. Les tsunamis peuvent toucher le littoral polynésien même si la secousse initiale s’est produite à plusieurs milliers de kilomètres.

Les bulletins d’alerte donnent généralement une hauteur de vague. En fait, c’est la hauteur mesurée de la vague de profondeur qui peut se traduire, à l’approche du littoral, par une vague déferlante dite « run up », plus dévastatrice.

Selon son origine, le délai d’alerte est compris entre deux heures et neuf heures. À titre d’exemple, un tsunami en provenance du Chili a provoqué une montée des eaux de 1 mètre sur l’aérodrome de Tahiti-Faa’a en 1960.

Tsunami

Les vagues-submersion liées à la houle :

Ce phénomène n'a rien à voir avec un séisme. Il résulte de l’action de vents forts et persistants sur de vastes zones océaniques, souvent associés à des dépressions tropicales ou extra-tropicales. Ces vents forment de longues houles qui peuvent se propager sur des milliers de kilomètres avant de déferler sur nos côtes. Lorsqu’elles sont très énergétiques, ces vagues peuvent provoquer des submersions temporaires, endommager les infrastructures côtières et mettre en danger les personnes proches du rivage.

image VVS

Qui observe et qui alerte ?

Pour les tsunamis :

Détection et observation : Le laboratoire de géophysique (LDG) effectue une surveillance permanente de l'activité sismique. Il est situé sur Tahiti et est en relation avec les réseaux internationaux de surveillance dont le PTWC (Pacific Tsunami Warning Center) situé à Hawaï pour le Pacifique.
Alerte et communication vers la population : Coordonnées localement par le haut-commissariat de la république en Polynésie française et la Direction de la Protection Civile (DPC), avec le relais des communes. Les sirènes d'alerte peuvent être actionnées pour prévenir du danger.

Pour les vagues-submersion liées à la houle :

Observation et prévision : Assurées par Météo-France Polynésie française (DIRPF), qui analyse les données océaniques et météorologiques, au sol et satellitaires.
Avertissements et communication vers la population : Diffusés via le dispositif de vigilance météo, relayés par les médias, les autorités locales et les réseaux officiels de Météo-France.

Pourquoi cette confusion est dangereuse ?

Confondre tsunami et vagues-submersion peut entraîner de mauvaises réactions face à l'alerte.

Les deux phénomènes nécessitent de suivre attentivement les consignes officielles, mais les réactions ne sont pas les mêmes.

En cas de tsunami, il faut s'éloigner immédiatement des côtes et gagner les hauteurs, même si la mer semble calme.

En cas de vagues-submersion liées à la houle, il faut éviter les zones littorales exposées, ne pas se baigner, et sécuriser les embarcations.

Conclusion : La prudence avant tout

Qu’il s’agisse d’un tsunami ou de vagues-submersion liées à la houle, la vigilance est essentielle.
Écoutez toujours les conseils des autorités, respectez les consignes de sécurité et suivez l’évolution des phénomènes via les sites officiels :