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Dangers Météorologiques Vagues-submersion

20/11/2024

Le phénomène vagues-submersion

Les submersions marines peuvent provoquer des inondations sévères et rapides du littoral, des ports et des embouchures des rivières.
Elles peuvent toucher les voies de communications, les habitations et les zones d’activités susceptibles d’être inondées.
A proximité des embouchures, l’écoulement des cours d’eau peut également être ralenti, voire stoppé, ce qui peut générer des débordements de ces rivières en cas de fortes pluies.
Les submersions marines sont liées à une élévation parfois extrême (ou importante) du niveau de la mer due à la combinaison de plusieurs phénomènes :

L’intensité de la marée
Niveau marin dû principalement aux phénomènes astronomiques et à la configuration géographique. En Polynésie française l’amplitude de la marée et faible et varie de 5 cm  à 0,5 m.

La forte houle ou les vagues qui contribuent à augmenter la hauteur d’eau

La Polynésie française  est exposée à différents types de vagues pouvant générer des submersions marines à la côte.

    • La houle australes :
Elle est générée par les puissantes tempêtes qui circulent dans les régions de basses latitudes. Les tempêtes qui se forment vers les 30 ou 40° sud génèrent des vagues dont la période oscille autour de 14 secondes. Les périodes des vagues associées aux dépressions qui se forment encore plus au sud peuvent dépasser 18 secondes.
Les épisodes de houles australes se produisent généralement autour de l’hiver austral (mai à octobre).
Des submersions marquées avec un fort impact sur les infrastructures, les personnes et les biens ont été observées lors de certains épisodes du passé sur les côtes Ouest et Sud des îles et atolls (en juillet 2022 par exemple).

    • La houle d’alizé :
Elle est générée par de forts alizés qui soufflent sur la façade équatoriale de l’anticyclone de Pâques et de l’anticyclone mobile de Kermadec. De direction Est, elle impacte essentiellement les côtes Est des îles hautes et des atolls.
Générées tout au long de l'année par des alizés généralement modérés, ces houles sont en moyenne inférieures à 2 mètres et avec des périodes inférieures à 10 secondes.
Elles s’amortissent en traversant la Polynésie française d’Est en Ouest.
À ce jour, aucun épisode de submersions côtières très marquées lié à des houles d’alizés n’a pu être mis en évidence, mais le phénomène reste dangereux sur les portions du littoral qui ne sont pas protégées par un récif corallien.

    • La houle de nord :
Les houles de Nord sont en général issues des dépressions lointaines de l’hémisphère Nord, certaines houles de Nord-Ouest sont générées par des dépressions tropicales au sein de la ZCPS (Zone de Convergence du Pacifique Sud)
Les houles de Nord sont observables durant les mois de décembre à février. Elles atteignent une hauteur moyenne de 2 mètres avec des périodes supérieures à 10 secondes.
Elles sont surtout sensibles sur les Marquises, la Société et l’Ouest des Tuamotu. Elles s’atténuent ensuite rapidement lors de leur progression vers le Sud mais impactent des zones inhabituelles (côtes septentrionales des îles par exemple).

    • La houle cyclonique des systèmes dépressionnaires lointains :  
La direction de la houle est conditionnée par la trajectoire du système. En théorie, elle peut venir de tous les quadrants. La période est souvent de l’ordre de 12 secondes. Seul le passage d’un puissant système cyclonique à proximité est susceptible d’occasionner un vent d’afflux sur les côtes et une onde de marée de tempête significative (voir paragraphe suivant)

    • Le passage à proximité d’une forte dépression ou d’un cyclone :
Produisant une surélévation du niveau marin (appelée surcote) selon trois processus principaux :
        ◦ la forte houle ou les vagues qui contribuent à augmenter la hauteur d’eau ;
        ◦ le vent qui exerce des frottements à la surface de l’eau, ce qui génère une modification des courants et du niveau de la mer (accumulation d’eau à l’approche du littoral) ;
        ◦ la diminution de la pression atmosphérique. Le poids de l’air décroît alors à la surface de la mer et, mécaniquement, le niveau de la mer monte. Une diminution de la pression atmosphérique d’un hectopascal (hPa) équivaut approximativement à une élévation d’un centimètre de la hauteur d’eau.
    Exemple : Une dépression de 980 hPa (soit une différence de 35 hPa par rapport à     la pression atmosphérique moyenne de 1 015 hPa) génère une surélévation     d’environ 35 cm.
Le déferlement des vagues se traduit par un mouvement des masses d’eau se propageant sur la côte. Les habitations, les digues et autres infrastructures côtières peuvent alors être franchies, fragilisées ou endommagées.

 

 

Les facteurs aggravants

Les fortes vagues et les submersions marines sont des phénomènes destructeurs, surtout lorsqu’ils sont simultanés. La Polynésie française peut être menacée par de la mer dangereuse à la côte en toute saison.
Les submersions touchent surtout les zones basses proches du littoral (atoll, lagon, embouchures des rivières). Les voies de communication, les habitations, les zones d’activités sont susceptibles d’être inondées et endommagées en quelques heures.
Les vagues peuvent endommager les infrastructures côtières et transporter des objets ou matériaux susceptibles de blesser des personnes, détériorer des biens ou gêner la circulation en bord de mer.
Les objets non correctement arrimés peuvent être emportés.
Les bateaux, même amarrés au ponton dans les ports, peuvent être soulevés et emportés sur la terre ferme ou coulés si les amares sont trop courtes.
A proximité des estuaires, l’écoulement des cours d’eau peut également être ralenti voire stoppé, ce qui génère alors des débordements.
Les dégâts peuvent être aggravés en cas de violentes rafales de vent, fortes pluies, ruptures de digues.
Les dommages aux personnes et aux biens provoqués par les vagues et les submersions dépendent de facteurs naturels mais également de l’implantation des activités humaines (occupation des sols). Ils peuvent être réduits grâce à des mesures de protection (digues, jetées, ) et de prévention (restriction sur les aménagements en zone exposée, information, préparation…).